A la découverte des vins américains

A la découverte des vins américains

Chardownay, cabernette ou merlow… Peu de séries ou de films américains échappent à un héros amateur de vin. Si quelques personnages plébiscitent les vins français, la plupart se contentent de déguster des bouteilles made in America. Où ces vins sont-ils produits ? Quelles sont leurs caractéristiques ? Peut-on les comparer avec leurs cousins français ? Toutlevin.com vous emmène à la découverte des vins américains en sept questions essentielles.

Quels types de vins trouve-t-on aux Etats-Unis ?

Les vins américains se divisent en deux catégories. On retrouve d'un côté les vins issus de cépages venus de France : merlot, pinot noir et cabernet sauvignon pour les rouges, sauvignon et chardonnay pour les blancs. Les viticulteurs utilisent également ce qu'ils appellent le Bordeaux blend, un assemblage de cabernet et de merlot. Ces vins ont connu leur âge d'or dans les années 70, en remportant un concours français de dégustation à l'aveugle devant des crus de Bourgogne et du Bordelais. Une distinction qui leur a permis de sortir de l'anonymat et de se bâtir une réputation solide à travers le monde.

Une autre catégorie de vins, plus confidentielle, est produite sur le sol américain. Elaborés à partir de cépages hybrides, croisement de vignes américaines et de vignes européennes apportées par les colons, ces vins rouges développent des arômes sauvages de cuir et de renard qui leur valent le nom de foxy wine. On retrouve du sucre résiduel qui donne à ces vins une saveur spéciale.

Dans quelles régions sont-ils produits ?

La Californie, avec la Napa et la Sonoma Valley, et l'Oregon s'imposent comme les deux vignobles incontournables des Etats-Unis, mais on trouve des vignes dans la plupart des états. De l'état de New York à la Géorgie, en passant par l'Alaska où l'on produit des vins de glace, difficile d'échapper à la viticulture.

Produit-on les vins américains différemment des vins français ?

Les vignerons américains ont investi très tôt dans le matériel de pointe. Les sols de Californie ou d'Oregon n'ont pas la même richesse que les terrains français. L'idée est simple : il s'agit de compenser un terroir moins prononcé par une vinification quasi scientifique. Ces équipements sont regroupés dans de grandes wineries, plus proches des châteaux bordelais que des caves bourguignonnes. Des récoltes à la mise en cuve, les méthodes américaines se rapprochent beaucoup des techniques françaises. C'est lors de la vinification que le fossé se creuse. Les vignerons locaux ont le droit d'employer le micro bullage, une technique autorisée en Europe mais beaucoup moins répandue. Elle permet d'oxygéner le vin en injectant de l'air dans les cuves et d'arrondir ainsi les tannins du vin. Ils utilisent également des copeaux de bois dans une proportion bien plus élevée qu'en France. Les vins développent ainsi des arômes boisés sans passer par la case fût.

Pourquoi ne pas parler d'appellations mais de cépages ?

Le concept d'appellation est propre à l'Europe, et particulièrement à la France. Il désigne un lieu précis, associé à un terroir et un cépage. Les vignobles américains étant beaucoup moins diversifiés, les viticulteurs ont gardé la notion de cépage uniquement. Une solution qui permet en outre au consommateur de s'y retrouver plus facilement : une fois son choix arrêté sur un vin blanc sec, le sauvignon, ou plus gras, le chardonnay, il ne lui reste qu'à définir un budget. Un effet de mode peut parfois booster un cépage jusqu'alors peu prisé. En 2005, la sortie du film Sideways retraçant un weekend dans la Napa Valley a contribué à doper les ventes de pinot noir.

A cépage équivalent, quelle différence y a-t-il avec les vins français ?

Même si les domaines américains font appel à de nombreux œnologues français, il existe une donnée sur laquelle ils ne peuvent influer : le climat. La météo de la côte Pacifique, bien plus clémente qu'en Bourgogne, donne des vins moins acides. Plus alcoolisé et plus puissant, un pinot noir de Sonoma garde les arômes fruités de son alter ego bourguignon, mais les fruits se révèlent plus confiturés. Bref, on sent l'influence du soleil permanent. Ajoutez à cela l'utilisation très répandue des copeaux de bois et vous obtenez des vins plus charpentés et fumés que dans l'hexagone. Autre différence, l'absence de notion de millésime. Si on peut déplorer le manque de charme, on évite l'effet de surprise. Peu exposés aux variations de température, les vignobles donnent des raisins d'une qualité similaire d'une année à l'autre, et ainsi des vins d'une qualité standard, ce qui simplifie le choix des consommateurs.

Trouve-t-on des grands crus américains ?

Chaque année, les vignerons produisent de grands vins, les premium wines. Rendements minimes, vinification dans les règles de l'art, cuves dernier cri… Le cahier des charges est souvent encore plus rigoureux que dans les grands domaines français. La qualité a un prix : ces bouteilles sont vendues à plus de $50 l'unité.

Quels mets déguster avec les vins américains ?

Français ou américain, à vous de voir. Un sauvignon se marie aussi bien avec un poisson ou une volaille à la crème, qu'avec une dinde de Thanksgiving accompagnée de sauce aux airelles ou un cheesecake new-yorkais. Le chardonnay, lui, s'accorde parfaitement avec des viandes blanches en sauce, comme une blanquette, ou un cheeseburger : son acidité vient rafraîchir le côté gras du fromage fondu et de la mayonnaise. Vous servez un cabernet sauvignon ? Accompagnez-le d'une belle pièce de viande, côte de bœuf charolais ou t-bone saignant. Plus rond, le merlot préfère un plat fondant, comme le meatloaf, un pain de viande local. N'hésitez pas à le servir en dessert, avec un brownie au chocolat.

Merci à Fabrizio Bucella, sommelier et professeur à l'Université Libre de Bruxelles.

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