Cépages méconnus : l’Obeidi

Cépages méconnus : l’Obeidi

Notre périple à la découverte des cépages oubliés et méconnus nous entraîne cette fois-ci en dehors des frontières françaises. D’origine libanaise, l’Obeidi a d’abord été dans l’ombre de variétés populaires aux quatre coins de la planète telles que le Sauvignon Blanc et le Muscat. Cependant, il a retrouvé ses lettres de noblesse sous l’impulsion de producteurs engagés envieux d’exprimer tout le potentiel viticole du Liban. Ainsi, ne soyez pas surpris de le rencontrer bientôt avec plus de facilité.

Un succès récent

On lui a attribué des liens de parenté avec le Chasselas, le Sémillon, ou encore le Chardonnay, variété emblématique de notre belle Bourgogne qui a su s’implanter à travers le monde. Toutefois, il semblerait en réalité qu’il n’ait aucun lien avec des variétés avec lesquelles nous sommes familiers. Il est donc ce que l’on appelle un cépage orphelin.

Il a surtout construit sa réputation en composant la base du spiritueux phare de ce pays, l’arak. Issu de raisins et d’anis, on le consomme en le diluant avec de l’eau, à l’instar de notre pastis. Mais il s’impose également de plus en plus dans la production viticole locale, tout particulièrement au cœur de vins blancs sur la fraîcheur et la légèreté. Longtemps considérée comme peu qualitative, elle a pris du galon au fil des années. Une évolution que l’on doit notamment à des viticulteurs ambitieux et passionnés décidés à révéler le meilleur de ces terroirs intrigants. Pour cela, ils ont délaissé peu à peu les cépages internationaux qui étaient majoritaires afin de rassurer les consommateurs étrangers. Les variétés autochtones ont repris leurs droits, l’Obeidi et le Merweh en tête.

Dans le verre…

Sa robe jaune, claire et brillante aux reflets verts attire tout de suite le regard. Admirez-la quelques minutes avant de passer à la découverte du bouquet. Dès les premières inspirations, des fragrances d’agrumes se dégagent. Le citron rencontre le pamplemousse, laissant déjà deviner la vivacité du palais. Et ce ne sont pas les seules senteurs qui se dévoilent. La palette aromatique oscille entre la pêche blanche, les fleurs, les épices douces et les fruits exotiques. Un nez délicat qui séduit par sa subtilité, sa minéralité et ses touches toastées.

La bouche est caractérisée par une belle trame acide, synonyme de fraîcheur et de légèreté lors de la dégustation. De manière générale, l’Obeidi donne des vins blancs gras, faibles en alcool et bien équilibrés qui possèdent une belle aptitude à la garde. Il peut être vinifié seul ou en assemblage, souvent avec le Merweh, pour gagner en complexité.

Et on le boit avec…

Son côté agréable et gouleyant en fait un vin idéal à l’apéritif. Mais ne sous-estimez pas pour autant sa capacité à relever de nombreux mets. Faites voyager les papilles de vos convives avec des spécialités libanaises qui seront sublimées en sa compagnie. Constituez une tablée orientale avec des mezzes tous plus succulents les uns que les autres : du houmous, du taboulé, du caviar d’aubergine, ou bien des arayes au fromage. Dans un registre plus classique, il souligne l’iode des huîtres, répond aux notes citronnées d’un ceviche et équilibre le gras d’un arancini.

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