Ces vins de montagne à découvrir

Ces vins de montagne à découvrir

Les vins de montagne ne se limitent pas à l'apremont et à la roussette, dégustés avec une fondue savoyarde ou une raclette. Des pentes des Pyrénées aux plateaux du Bugey, en passant par les monts du Jura, on produit de nombreuses autres appellations dans les régions montagneuses de France. Quels sont ces vins ? En quoi sont-ils particuliers ? Avec quels mets les accorder ? Toutlevin.com vous emmène à la découverte de ces bouteilles (trop) souvent oubliées.

Dans quelles régions de montagne produit-on des vins ?

La plupart des zones montagneuses de France comptent des vignobles. On retrouve ainsi des vins en Savoie, mais également dans les Hautes-Alpes et le Bugey, un massif préalpin situé entre Lyon et Genève. Le Jura produit plusieurs sortes de vins sur ses pentes, tandis que les Pyrénées sont plantées de vignes du Roussillon aux Pyrénées-Orientales.

Et à l'étranger ?

D'autres versants des Alpes ont adopté la viticulture, comme le Valais Suisse et le Val d'Aoste italien. L'Espagne n'est pas en reste : son vignoble le plus élevé se trouve sur l'île des Canaries, à 1400 mètres d'altitude. Quelques milliers de kilomètres plus loin, les vignes argentines et chiliennes s'épanouissent sur les contreforts de la Cordillère des Andes. C'est en Argentine que l'on retrouve la parcelle la plus haute du monde. Elle culmine à 3111m d'altitude.

Quelles sont leurs particularités ?

Les vins de montagne bénéficient de la géographie particulière des sommets. D'un versant à l'autre, les sols sont nombreux. Schiste, marne, granit… Autant de matières qui influent sur le terroir. Les expositions varient et les vignobles sont soumis aux changements de températures. Certains sont protégés par des microclimats, tandis que d'autres sont balayés par les vents. Le froid, le vent et les écarts de température apportent de l'acidité, mais peuvent également retarder la maturité des fruits. On évite d'ailleurs de planter les vignes à trop haute altitude en Europe : elles ne parviendraient pas à mûrir. La situation est différente en Amérique du Sud. L'altitude est plus élevée mais la latitude à laquelle les vignobles sont situés leur permet de s'épanouir.

Sont-ils élaborés différemment du fait de l'altitude ?

Plus que l'altitude, c'est la pente qui joue sur l'élaboration des vins. Impossible d'envisager une récolte mécanique lorsque le dénivelé se monte à 80%. Les coteaux les plus escarpés, comme les pentes de Chignin, en Savoie, doivent être entretenus et vendangés à la main. Une contrainte qui pèse logiquement sur le rendement et le prix des bouteilles.

Y a-t-il un point commun entre tous les vins de montagne ?

Hormis leur provenance, non. La Savoie à elle seule produit des vins rouges, rosés et blancs, des vins effervescents et tranquilles, des vins secs et moelleux. Impossible dans ce cas de les comparer. Rajoutez à cela la diversité des cépages utilisés – on en compte 23 rien qu'en Savoie – et vous obtenez des vins extrêmement variés. Si quelques vignobles ont des cépages en commun, comme le chardonnay et le pinot, chaque région a des raisins qui lui sont propres : le trousseau et le poulsard dans le Jura, la roussette et la marsanne dans les Alpes, le petit manseng et le tannat dans les Pyrénées… Autant de cépages qui, associés aux terroirs variés, donnent des vins différents.

Avec quels mets les déguster ?

On compte autant d'accords que de types de vins. L'idéal ? Miser sur l'association régionale, une valeur sûre. On sert ainsi les vins blancs de Savoie avec des spécialités locales, comme la tartiflette, le gratin de crozets (petites pâtes carrées au sarrasin) ou la fondue savoyarde. Les vins rouges, eux, se marient très bien avec les diots (saucisses savoyardes parfumées à la noix de muscade) et la charcuterie. Les vins du Jura se dégustent avec des fromages comme le Comté ou des plats typiques de la région, comme la poularde au vin jaune. N'hésitez pas à accorder les vins des Pyrénées avec une tomme de brebis ou un foie gras.

Les vins de montagne les plus surprenants :

Les vins de paille du Jura sont des vins liquoreux, élaborés à partir de raisins déshydratés sur de la paille. Toujours dans le Jura, les vins jaunes sont des vins oxydatifs. Ils sont vieillis dans des tonneaux en vidange pendant plus de six ans avant d'être mis en bouteille : l'évaporation d'une partie du vin avec le temps entraîne le contact du vin avec l'air provoquant le phénomène d'oxydation. La constitution d'un voile de levures à la surface isole ensuite le vin de ce contact avec l'oxygène et lui permet de développer ses arômes spécifiques.

Le Bugey, lui, compte un vin rosé étonnant : le Cerdon. Pétillant, légèrement sucré et fruité, il tranche avec les vins plus traditionnels élaborés dans le vignoble.

Merci à Bernard Vissous, oenologue et guide de montagne.

Lisez aussi notre article Quels vins boire à la montagne ?

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