Israël : un vignoble en réinvention continue

Israël : un vignoble en réinvention continue

Voisine du Liban, Israël profite de 5 500 hectares de vignes destinées à la production du vin. Si l'export représente une grande partie de sa commercialisation, notamment grâce à la demande internationale en vins casher, la consommation locale a fortement augmenté. Le vignoble a connu de nombreux rebondissements, le dernier en date étant la prolifération de petites caves ayant à cœur de valoriser leurs terroirs à travers des vins authentiques.

Un vignoble antique

La culture de la vigne remonte ici à la plus haute Antiquité. Cependant, elle fût stoppée par la conquête musulmane au milieu du VIIème siècle, et ce pendant près de 1200 ans. En effet, la production de vin ne reprit qu'à la fin du XIXème siècle sous l'influence des colons allemands et français. C'est le baron Edmond de Rotschild qui, en 1882, se trouve à l'origine de cette impulsion nouvelle. Il fonde les coopératives vinicoles de Rishon-le-Tzion, près du mont Carmel, et de Zichron Yaacov, au sud de Tel Aviv. Elles constituent, aujourd'hui encore, l'unité de production de vin d'Israël la plus importante sous le nom de Carmel Winery.
Réparti sur cinq grandes régions viticoles (la Galilée, les collines de Judée, Samson, le Néguev et la plaine de Sharon), le vignoble Israélien connût ensuite, comme en Europe occidentale, les ravages du phylloxéra. Une tragédie dont il mettra beaucoup de temps à se remettre, misant pendant longtemps sur la quantité au détriment de la qualité.

Terroirs atypiques et cépages internationaux

Il faudra attendre les années 1970 pour assister à cette reconstruction tant attendue. Cette démarche qualitative, enclenchée depuis quelques décennies, se traduit par la recherche de terroirs plus intéressants et la mise en place d'entités viticoles mieux conçues. Ainsi, on plante fin 70 des vignes sur les sols volcaniques des hauteurs de Golan pouvant atteindre 400 à 1200 mètres d'altitude. Une hauteur désormais courante sur le plateau de Golan et les contreforts du mont Meron, en haute Galilée. Les calcaires et le climat tempéré des collines judéennes, à l'ouest de Jérusalem, sont également très appréciées.
Ce renouveau du vignoble a aussi un impact sur les cépages utilisés. Alors que jusqu'ici le Carignan et l'Alicante, variétés très productives, dominaient, Carmel apporte en 1976 le Cabernet Sauvignon. Viennent ensuite d'autres cépages internationaux tels que le Merlot, le Chardonnay, le Sauvignon Blanc, la Syrah, le Sangiovese, le Riesling, le Gewurztraminer, ou encore le prometteur Cabernet Franc.

L'expression du terroir en priorité

Mais à côté de ces géants qui dominent largement l'industrie, on observe depuis peu une nouvelle révolution avec une jeune génération de viticulteurs moins soucieux de plaire à des consommateurs internationaux et plus axés sur l'expression de leurs terroirs. Formés en Italie, aux USA ou encore en Australie, ils tiennent à valoriser leur vignoble avec des cépages adaptés. C'est donc tout logiquement qu'ils font la part belle aux variétés méditerranéennes, estimant que les vieilles vignes de Carignan et de Petite Syrah sont les plus caractéristiques d'Israël. On a vu apparaître, ces dernières années, une multiplicité de petites caves aux productions confidentielles (quelques milliers de bouteilles chacune) casher ou non qui va de pair avec l'essor de la culture vin dans le pays.

Lisez notre précédent Tour du monde des vignobles : De la vigne en Norvège ?

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