La renaissance du vignoble breton

La renaissance du vignoble breton

Conséquence du changement climatique, un nouveau vignoble aux pieds dans le sable fait son apparition au nord de la France : la Bretagne. La montée des températures, inquiétante pour certains vignerons déjà établis, est aussi une opportunité de taille pour des terroirs en devenir.

Plusieurs climatologues s’accordent à dire que la Bretagne ferait partie de ceux qui pourraient un jour tirer leur épingle du jeu…allant même jusqu’à la comparer au climat actuel bordelais d’ici quelques dizaines d’années. Il n’en fallait pas plus pour que des domaines se mettent à fleurir…

Une histoire ancienne mais mouvementée

Et la Bretagne n’en est pas à son coup d’essai. En effet, elle a déjà été, il y a longtemps, une terre de viticulture. La vigne y a été implantée sous les romains, lointaine époque à laquelle beaucoup d’autres vignobles ont été créés. Elle y perdurera jusqu’à la fin du XIXe siècle, période tristement connue pour avoir vu le phylloxéra ravager les ceps français. Le vignoble breton disparaît en grande partie et laisse place à d’autres cultures, interdisant la plantation de vignes sur certains territoires. Il faudra attendre 2016 pour que cette directive ne soit plus et qu’il devienne possible d’accroître chaque année sa superficie de 1%. De nouvelles perspectives d’avenir apparaissent alors.

Il existe donc bien du vin breton. C’est à proximité de Quimper qu’a débuté son retour avec des plants de Chardonnay et de Pinot Noir, deux cépages habitués aux climats septentrionaux. Le Chenin, emblématique de la Loire voisine, ne tardera pas lui non plus à s’imposer. Ensemble, ils façonnent des vins blancs vifs empreints de minéralité et de légèreté. Le vignoble Nantais et ses muscadets sont un véritable moteur ici. Ils sont d’ailleurs tout proches de l’autre région dynamique, le Morbihan. Située au sud de la Bretagne, elle profite d’un climat bien plus doux qui sied mieux à la culture de la vigne. Ce n’est donc pas un hasard si des viticulteurs ambitieux ont décidé de s’y installer et qu’un projet d’envergure a été annoncé à Belle Ile en mer.

Des projets divers et prometteurs

Les vignes de Kerdonis, ce sont douze hectares de vignes conduites en agriculture biologique. La propriété, qui a obtenu le feu vert de l’administration en novembre dernier, a pour objectif de diversifier les activités de ce territoire insulaire, et de réhabiliter des parcelles en friche ou en voie d’enfrichement. L’idée ingénieuse est portée par Bertrand Malossi, futur gérant au domaine de la Vallongue dans les Alpilles. Conscient du fabuleux écosystème local de cette côte sauvage, il a à cœur de travailler en communion avec la nature pour préserver cet environnement unique. Quatre hectares ont déjà été plantés et le reste devrait suivre au fil du temps.

A Saint-Malo, Édouard Cazals, viticulteur-œnologue formé à Montagne-Saint-Émilion, met son expérience au service d’un vin effervescent qui devrait faire parler de lui. Pour lancer cette belle aventure, il a pu compter sur le soutien de la plateforme de financement participatif Wine Funding. Son domaine, nommé Longues Vignes, se compose de vignes de Chardonnay, de Pinot Noir et de Grolleau sur un coteau pentu de quartz et schistes anciens avec une belle exposition plein sud. La commercialisation est prévue pour 2023.

Et ils ne sont pas les seuls à avoir perçu le potentiel du terroir breton. Les concepts ne cessent de se multiplier, imaginés par des viticulteurs audacieux ou des associations, de Groix aux bords de Rance. Ils trouvent leur motivation dans les études, de plus en plus nombreuses, estimant bientôt des conditions plus que favorables pour la maturation des raisins. Ne soyez donc pas surpris d’avoir un jour dans votre cave de grands crus bretons !

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