Les vins de garage, qu'est-ce que c'est ?

Les vins de garage, qu'est-ce que c'est ?

Le saviez-vous ? L'expression vin de garage fût créée au début des années 90 à Saint-Émilion. Elle désigne une cuvée confidentielle, soit produite en toute petite quantité, et de très bonne facture. Le fait que ce type de cru provienne traditionnellement d'un garage (ou d'une infrastructure très simple) plutôt qu'un chai est à l'origine de leur nom.

Un mouvement venu de Bordeaux

C'est en 1979 que naît l'ancêtre des vins de garage avec Jacques Thienpont et son Château Le Pin, à Pomerol. Il produit alors un vin rare issu de ses deux hectares de Merlot. La dénomination n'est pas là mais la philosophie, elle, existe déjà. Une cuvée qui obtiendra une reconnaissance méritée et aidera à l'agrandissement du vignoble qui se compose désormais de sept parcelles réparties sur 2,7 hectares.

Le phénomène a ensuite pris beaucoup d'ampleur avec le Château Valandraud créé par Jean-Luc Thunevin en 1989. Il cultive une parcelle de 0,6 hectare dans le bas du village de Saint-Émilion. Salué par la critique et très médiatisé, c'est grâce à lui que ces vins ont gagné leur place sur le devant de la scène viticole française. Ils ont notamment été repérés par Robert Parker qui a fait exploser leur cote grâce à ses célèbres notes. Face à l'ampleur du phénomène, la presse s'en empare et invente le terme de vins de garage. Les garages ont depuis, dans la plupart de ces crus, laissé place à de petits chais plutôt coquets.

Un travail d'orfèvre

S'ils bénéficient de très peu de moyens, ils se démarquent surtout par le soin apporté à la vigne et au chai. Ces crus proviennent de petites surfaces (pas plus de 4 hectares de manière générale), ce qui engendre logiquement un travail minutieux de la vigne. Cela se traduit par une sélection des meilleures parcelles et des vignes les plus anciennes. Une taille sévère et un effeuillage systématique limitent les rendements, et les vendanges vertes y sont courantes.
Faute d'équipement ou de place, on oublie le cuvier classique mais on ne néglige pas pour autant la vinification, bien au contraire. Particulièrement soignée et souvent suivie d'un élevage en fûts, elle aboutit sur une production très limitée qui varie entre 1500 à 7000 bouteilles. Ces microcuvées sont réputées pour leur grande concentration et leur complexité. Intenses, puissantes et structurées, elles incarnent la dévotion de ces vignerons d'un genre nouveau. Cependant cette qualité a un prix, plutôt élevé en l'occurrence, puisque qu'il dépasse parfois celui de certains crus classés.

Parmi ces flacons rares, on peut notamment citer :

- À Saint-Émilion : La Mondotte, Château Péby-Faugères, Château Gracia, Château Rol-Valentin, Château La Tertre Roteboeuf, Château Clos Saint Martin, Château Croix de Labrie (Bio)
- À Pomerol : Château Le Pin, Clos du Canton des Ormeaux
- À Margaux : Château Marojallia

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