Pourquoi le rosé peut-il avoir des couleurs différentes ?

Pourquoi le rosé peut-il avoir des couleurs différentes ?

Sa robe peut être légère ou beaucoup plus soutenue. Elle peut se parer de nuances allant de la pelure d'oignon, du marbre rose, au corail ou à la groseille. Le vin rosé exprime sa diversité par son éventail bigarré. Pourquoi peut-il avoir des couleurs différentes ?

Si la première impression n'est pas toujours la bonne, elle influence à coup sûr notre jugement. La vue est le premier contact du dégustateur avec le vin. C'est le moment des premières sensations, qui prédisposent à sa mise en bouche.

Depuis quelques années, celles du grand boum des rosés, la tendance est aux robes très claires, synonymes de légèreté. Aujourd'hui, les wine lovers sont à la recherche de plus de complexité, d'accords mets et rosés plus osés.
Et puis, même s'il y contribue, l'habit ne fait pas toujours le moine... Bref, cela serait bien dommage de s'arrêter à des a priori qui vous priveraient de l'incroyable richesse des rosés français (ou d'ailleurs).

Après ces considérations sensorielles, soyons un peu plus terre à terre afin d'appréhender les facteurs qui jouent sur la couleur de nos rosés préférés...

Les cépages

Suite à une exposition raisonnée au soleil, certaines d'entre nous arborent une peau joliment halée, alors que d'autres rougissent à souhait. Entre une peau mâte et très claire, les prédispositions génétiques au bronzage ne sont pas identiques.
C'est un peu pareil avec les cépages, sauf que l'on appelle cela les potentialités technologiques. C'est-à-dire la capacité d'une variété à donner un vin plus au moins coloré et d'une teinte donnée.

Un rosé élaboré à partir de Syrah, Carignan Noir ou Merlot, aura une prise de couleur très rapide. Le Pinot Gris ou le Grenache Gris engendreront des vins très pâles. Le Grenache Noir et le Cinsault, des nuances orangées.

Ces caractéristiques intrinsèques sont cependant façonnées par l'environnement dans lequel la vigne évolue. Il est bien évident que le terroir et le millésime influent sur l'expression des cépages.

La maturité des raisins

La teneur en composés phénoliques, dont les anthocyanes, responsables de la couleur rouge, augmente pendant la phase de maturation.

Plus un raisin est vendangé tardivement, plus il donnera un vin rosé à la couleur soutenue (dans les mêmes conditions de vinification). On parle alors de maturité phénolique (voir billet Comment sait-on qu'un raisin est mûr ?).

Les méthodes de vinification

Pour la très grande majorité des cépages, les fameuses anthocyanes sont situées dans la pellicule (la peau) des baies de raisin. Divers procédés de vinification peuvent être mis en œuvre afin de les extraire pour qu'ils colorent les vins rosés.

Ces différentes méthodes jouent sur les modalités de contact entre le jus et la pellicule (temps, température, action mécanique). En résumé, plus le temps de contact sera long et à une température élevée, plus l'extraction sera importante.

Les vinificateurs qui souhaitent réaliser des rosés clairs, privilégieront des vendanges à la fraîche (tôt le matin), peu d'actions mécaniques afin de préserver l'intégrité des baies et un pressurage direct (sans macération pelliculaire).

L'élevage

Tous les rosés ne sont pas destinés à être consommés dans l'année (voir billet Vins rosés, halte aux préjugés !). Quelques-uns sont élevés en fûts de chêne, d'autres s'épanouissent plusieurs mois en bouteille pour révéler leur typicité.

Comme pour les blancs ou les rouges, le style d'élevage et l'âge d'un vin auront des conséquences sur sa tonalité (notes tuilées).

Le vin rosé se présente avec des couleurs différentes qui reflètent ses origines et son vécu. Il suffit juste de lui laisser sa chance...

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