Pourquoi les cépages anciens sont-ils tendance ?

Pourquoi les cépages anciens sont-ils tendance ?

Après la ruée vers les stars internationales de ces dernières années (Chardonnay, Syrah, Cabernet Sauvignon...), la filière vin, et les consommateurs, sont à la recherche de variétés plus singulières. Pourquoi les cépages anciens sont-ils tendance ?

Parce qu’ils font gagner en authenticité

Il est vrai qu’il n’y a pas que le cépage qui joue sur l’authenticité d’un vin. Un Sauvignon Blanc de la région de Marlborough en Nouvelle-Zélande n’aura pas le même profil que s’il a été cultivé au sein de l’Indication Géographique Protégée Pays d’Oc. Mais encore faut-il que les méthodes culturales et de vinifications n’atténuent pas l’expression du sol et du climat (voir notre article Vins de terroirs versus vins technologiques ?).

Face à un marché du vin, qui est certes, en expansion, mais où l’offre est abondante, il demeure bon de se différencier.
Notamment vis-à-vis des pays du nouveau monde, qui ont moins de contraintes règlementaires, de pressions de ravageurs de la vigne, mais qui, comme leur nom l’indique, ont une moindre antériorité vigneronne.

Les cépages anciens permettent d’affirmer une identité régionale, de renouer avec nos racines, de gagner en légitimité, et ainsi de séduire les consommateurs en quête de sens.

Parce qu’ils permettent de s’adapter aux changements climatiques

Les variétés qui étaient présentes depuis la nuit des temps dans un vignoble donné, mais qui ont souvent périclité face à l’arrivée de consœurs bien plus branchées, n’étaient pas là par hasard.

Si on prend l’exemple du Languedoc (voir notre article Les points forts du vignoble du Languedoc), qui subit de plein fouet la problématique du réchauffement climatique et de la sècheresse, des évolutions des cahiers des charges des appellations sont en réflexion afin d’augmenter les seuils autorisés des cépages autochtones.

Ces variétés endémiques engendraient des vins peu qualitatifs, parce qu’elles étaient plantées sur des terroirs peut adaptés, favorisant des rendements trop élevés. Cependant, elles avaient aussi le mérite d’être plus tardives, d’engendrer des vins avec des degrés d’alcool raisonnés et de mieux résister au stress hydrique.

Dans certaines AOP qui ont conservé une part majoritaire, voire exclusive, de cépages anciens, comme le Bourboulenc à La Clape, le Piquepoul Blanc en Picpoul de Pinet, les vendanges ont été satisfaisantes même dans les conditions difficiles des derniers millésimes.

Parce qu’ils sont vintage

Salons du Vintage, boutiques vintage, que ce soit en termes de décoration, accessoires, vêtements, les choses d’antan reviennent au goût du jour. Le secteur vin n’échappe pas à cette envie de rétro.

Des noms de cépages tels que Piquepoul Noir, Rivairenc, Counoise, Morrastel, Terret, s’affichent à la une des étiquettes.
Le vigneron Pierre Cros dans le Minervois a même dédié une cuvée à ces cépages oubliés, nommée les Mal Aimés, composée d’un assemblage d’Alicante, Aramon, Piquepoul Noir, Morrastel, Rivairenc et Carignan Noir.

Face à une standardisation des goûts, les cépages anciens sont tendance parce qu’ils ouvrent vers de nouveaux horizons sensoriels...

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