Quel matériel pour débuter dans le vin ?

Quel matériel pour débuter dans le vin ?

De nos jours, pour débuter et accompagner la passion du vin d'un amateur qu'il soit débutant ou éclairé, il existe bon nombre d'outils et de matériels pour l'aider à profiter au mieux et dans les meilleures conditions du vin qu'il souhaite déguster.

Passons en revue la trousse idéale du dégustateur qui débute.

1/ La garde du vin

Si vous êtes en appartement, la cave à vin de service ou de vieillissement (l'une est pour maintenir à bonne température les vins que vous dégusterez dans l'année, l'autre est une cave avec hygrométrie mesurée et constante qui permet de garder plusieurs années ses bouteilles dans les meilleures conditions). Mais sachez qu'il existe des petites caves à vin allant d'une douzaine de bouteilles à environ 60, facilement logeable dans un appartement. C'est une solution assez pratique car vous n'avez qu'à donner une température type (pour ma part j'oscille entre 12 et 13°) et la machine fait le reste.

Si vous n'avez ni l'envie d'investir ni la place, conservez vos bouteilles dans la pièce qui vous servira le moins ou en tout cas celle dans laquelle vous ne rentrerez pas 20 fois par jour. Si possible, la pièce la plus fraîche de votre logement et encore si possible, la plus sombre. Le vin aime bien se reposer dans la pénombre, au calme, sans bouger. Il existe du mobilier adéquat comme des casiers en bois, en métal, que l'on peut multiplier à l'infini et autoportant. Très pratique.

2/ Le tire bouchon

Le tire-bouchon, il me semble que tout le monde connaît. Mais savez-vous qu'il en existe plusieurs types et plusieurs formes ?

Le tire-bouchon à lame, il ressemble à un ouvre lettre avec deux lames rattachées à un manche en partie haute. On glisse ces lames entre le bouchon et le col en verre de la bouteille et on fait tourner délicatement le bouchon. Très pratique pour retirer délicatement les vieux bouchons fragiles sans les rendre en miette.

Il existe aussi des tire-bouchons électriques, gourmands en piles, ils sont peu pratique et souvent pas assez puissants pour les bouchons récalcitrants.

Le tire-bouchon à levier est quant à lui, très pratique. Il est ergonomique et utilise le principe de la forcé décuplée. Telle une tenaille, vous venez le fixer comme une pince, sur le col de la bouteille, vous serrez les poignées avec votre main et avec l'autre, vous abaissez puis remontez le levier et hop, c'est fait, votre bouchon, même le plus dur sera hors du col.

3/ L'aération

Avant de pouvoir déguster votre vin fétiche, il faut le mettre en condition. En fonction du millésime, si celui-ci est ancien, pas besoin d'aération qui risquerait d'oxyder trop vite le vin déjà fragile. Une simple décantation suffit (dans une carafe, on transvase la bouteille délicatement à travers un filtre afin de séparer le dépôt naturel du vin qui s'accentue avec le temps).

Retrouvez l'article Toutlevin : Décanter, carafer : quelle différence ?

En revanche, pour certains millésimes plus récents mais aussi avec des vins naturellement puissants (Bordeaux, Languedoc, Chili…) il est nécessaire de carafer la bouteille afin de redonner au vin, un maximum d'oxygène et qu'il puisse s'ouvrir. Toujours à l'aide d'une carafe, on transvase la bouteille de quelques dizaines de minutes à l'avance jusqu'à plusieurs heures pour les vins les plus puissants.
Vous trouverez tout type de carafe sur le marché. De quelques euros à plusieurs centaines pour les plus techniques et les plus design. En moyenne, pour débuter, ne mettez pas plus de 30 à 50€ ce sera largement suffisant pour le nombre de fois où vous l'utiliserez sur une année.

Pour ceux qui veulent se simplifier la vie et qui sont plus dans l'ère du vin 2.0, il existe un excellent outil dont je dispose, un aérateur express (Vinturi). Il remplace un carafage de 20 minutes en quelques secondes par le simple fait de laisser couler le vin à travers lui. Muni de plusieurs petits trous qui permettent à l'oxygène d'entrer en contact de manière chirurgicale à un point bien précis avec le vin. Le résultat est bluffant sur les vins les + puissants et les plus verts.
Et le futur arrive à grand pas avec la start up Aveine qui a présenté au CES de Las Vegas en janvier dernier, un aérateur automatique qui reconnait le vin et qui, de son propre chef optimisera la durée express de l'aération en fonction du vin. Ce sera l'occasion d'un prochain billet à ce sujet car l'outil est passionnant.

4/ La dégustation

Avant de pouvoir enfin déguster le vin que vous avez préalablement préparé, l'achat d'un thermomètre à quelques euros, dédié à l'alimentaire, vous sera d'une grande utilité afin de savoir si le vin que vous servez répond bien aux conseils du vigneron : un rouge de Bordeaux est souvent servit entre 16 et 18°, un blanc de Sancerre, souvent dans les 12°, un rosé plutôt 9/10° etc… et cela peut totalement changer votre perception du vin. Un rouge servi trop chaud sera vraiment désagréable en bouche. Il sera lourd, trop pesant, pas assez subtil, les tannins bien trop puissants. En revanche, un blanc type Meursault, s'il est servi trop froid (9°) sera trop fermé et vous passerez à côté d'une palette aromatique époustouflante. Donc ne négligez pas ce petit outil indispensable. (à la longue, vous serez habitué à connaître les températures juste en dégustant le vin).

Les verres sont une partie très importante dans la dégustation d'un vin. Si je n'avais qu'un conseil à vous donner, choisissez des verres assez généreux et avec une forme bien arrondie et une ouverture ni trop serrée ni trop grande.

Les Bourgogne ont leur propre type de verre, comme les bordeaux, les blancs, le champagne… Quant à ce dernier, je ne peux que vous déconseiller de déguster ces fines et délicates bulles, fruit de beaucoup de travail humain, dans des flûtes minuscules et fermées. Prenez tout simplement un beau verre à vin et vous verrez la différence tout de suite.

Retrouvez la Minute du vin Toutlevin : Vidéo : Comment servir le vin ?

5/ La conservation après ouverture

Tout comme moi, vous allez vous retrouver avec une bouteille qui n'est pas terminée à la fin d'un repas. Ne la jetez pas ! J'ai une petite astuce. J'ai récupéré de certains vins blancs ou rosés, des bouchons en verre très pratiques pour refermer d'autres bouteilles. Je mets cette dernière ensuite au frigidaire, oui oui, vous avez bien lu, surtout si c'est un rouge ! Cela coupe l'oxydation, ou la limite en tout cas. Je peux déguster même de grands vins anciens jusqu'à 3 jours après ouverture, dans les mêmes conditions qu'à l'ouverture. Il faut juste penser à sortir le vin du frigo assez tôt avant de le déguster.

Il existe également des petites pompes manuelles à vide afin de retirer l'oxygène de la bouteille. Vous pourrez ensuite la placer dans un endroit pas trop lumineux pendant 1 à 2 jours suivant l'ouverture sans le mettre dans le frigidaire.

Et pour moi, l'outil qui est le plus magique depuis la mise en bouteille du vin par le Château Haut Brion il y a plusieurs centaines d'années, est le Coravin. Inventé par un ingénieur en matériel médical et passionné de vin qui a été pendant la grossesse de sa femme, quelque peu frustré de devoir ouvrir de bonnes bouteilles de vin tout seul sans jamais les terminer. Il a eu l'idée d'adapter une seringue et de la planter dans le bouchon en liège afin d'en faire sortir le vin délicatement et de profiter de la porosité naturelle du liège pour qu'il se referme ensuite. Après plusieurs centaines d'essais, des dizaines de brevets ont été déposés et dès sa commercialisation, le monde professionnel s'est arraché cette invention afin de proposer aux clients des restaurants, de grands vins millésimés au verre, sans jamais ouvrir la bouteille. Le volume de vin sorti de cette dernière étant remplacé automatiquement par un gaz rare, neutre en goût. J'ai la chance de posséder cet outil et je dois avouer qu'il a totalement changé ma manière de déguster le vin. Il reste cependant encore assez cher mais la marque développe des modèles d'entrée de gamme plus abordables.

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