Qui sont les néo-vigneronnes et néo-vignerons ?

Qui sont les néo-vigneronnes et néo-vignerons ?

Non issus du métier, voire même de la filière, les néo-vigneronnes et néo-vignerons ont décidé de changer de vie sur un coup de tête plus ou moins réfléchi. Pourquoi cette profession fait-elle rêver ? Quels sont les vignobles qui ont la cote ? Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Pourquoi cette profession fait-elle rêver ?

Qu’ils soient sous les feux de la rampe comme Angelina Jolie ou Carla Bruni, des cadors du CAC 40, des cadres ayant négocié un bon chèque ou des petits budgets qui ont envie de bouger, les néo-vigneronnes et néo-vignerons sont avant tout des êtres humains en quête de sens.

En ces temps perturbés par diverses crises successives, le retour à la nature, l’ancrage dans un territoire, le travail de ses mains, correspondent à des valeurs refuges qui nous rassurent.

A l’heure où tout va trop vite, où l’on veut tout, tout de suite, où il faut être connecté toute la journée, l’élaboration d’un vin arrête la fulgurance du temps. Il faut être patient avant qu’un terroir nous révèle tous ses secrets, qu’une jeune vigne s’épanouisse, qu’une cuvée arrive à son apogée.

Observer, sentir, goûter, partager ses impressions, la dégustation éveille les sens, elle nous reconnecte à nous-même, et aux autres, dans un moment de convivialité hors du temps.

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Quels sont les vignobles qui ont la cote ?

Même si les stars ou les industriels font beaucoup parler d’eux quand ils se tournent vers des vignobles prestigieux, ils ne représentent pas pour autant la majorité des néo-vigneronnes et néo-vignerons. Mais au fait, sont-ils vignerons ou investisseurs ? Cela dépend du cœur qu’ils mettent à l’ouvrage...

Les nouveaux venus jettent plutôt leur dévolu sur des terres d’accueil abordables, et parfois plus aimables. Le Beaujolais fait partie des vignobles qui ont la cote, tout comme le Languedoc, l’Ardèche, ou encore les Côtes de Bordeaux.

Ils ne sont pas forcément attirés par une appellation en particulier, mais plutôt par un cadre de vie, la beauté d’un paysage. Bon nombre d’entre eux sortent même du cadre des appellations en privilégiant la dénomination Vin de France, laissant plus libre cours à la créativité.

Quelles sont les difficultés rencontrées ?

Quand le rêve devient réalité, ce n’est pas toujours la panacée...

La nature est capable du pire comme du meilleur. Les nombreux aléas climatiques, la grêle, les gelées, la sècheresse, les fortes pluies au moment des vendanges, peuvent engendrer des dégâts considérables sur la quantité et la qualité de la récolte, et même réduire à néant le dur labeur d’une année (voir notre article Changement climatique, quels impacts sur la vigne et le vin de demain ?).

Être vigneronne ou vigneron est un métier de passion, qui ne s’arrête jamais, aux horaires très flexibles, empiétant forcément sur la vie privée.

Le métier est rude, obsédant et dangereux. La vigne réclame, la vigne vampirise. Ce n’est pas un métier mais une vie.... Comme le dit avec justesse et sincérité l’ex néo-vigneronne Laure Gasparotto dans son livre Vigneronne.

De la vigne à la bouteille, en passant par l’administratif, la commercialisation, la communication, cette profession ne demande pas que de l’intuition. Elle nécessite un bon bagage technique, ainsi qu’une palette impressionnante de compétences.

On peut aussi faire appel à des conseillers (au vignoble, des œnologues conseils...) ou recruter des experts (chef de culture, maître de chai, responsable export...), la rentabilité de l’exploitation n’est alors pas toujours celle que l’on escomptait.

Peu importe leur passé, leur réussite, les néo-vigneronnes et néo-vignerons ont eu le courage d’aller au bout de leurs convictions et d’insuffler un vent nouveau dans une filière encore parfois trop fermée...

Pour en savoir plus, voir notre article Ils ont tout plaqué pour devenir vignerons lien.

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