Tour du monde des vignobles : la Turquie

Tour du monde des vignobles : la Turquie

Le saviez-vous ? La Turquie est le cinquième plus grand vignoble du monde. Toutefois, seuls 3% des raisins sont vinifiés. Une particularité que l’on impute à son passé régi par les influences religieuses. Elle connaît depuis quelques années un impressionnant développement et propose désormais un bel éventail de crus appréciés des amateurs de vin.

Une histoire mouvementée

La viticulture est ici très ancienne puisqu’elle remonte à l’Empire romain et byzantin. Cependant, l’arrivée des Ottomans et de l’Islam l’a stoppée pendant plus de 500 ans. Il faudra attendre l’arrivée de Mustafa Kemal, fondateur de la République turque, qui mis en place la laïcité, pour qu’elle connaisse une nouvelle impulsion.

Pendant longtemps, les raisins turcs étaient exclusivement des raisins de table ou, parfois, servaient à concevoir le raki, un alcool anisé local. C’est notamment grâce au tourisme et à la privatisation d’un monopole d’État que l’industrie viticole a pu renaître de ses cendres. Ces caves d’Etat, dont la construction remonte à 1920, ont permis de préserver les cépages autochtones. Mais ce n’est qu’une fois indépendantes qu’elles ont réellement commencé à délivrer des vins de qualité. Une évolution suivie par la jeunesse turque, qui a également inspiré de nombreux viticulteurs en devenir.

Une véritable mosaïque de terroirs

Grâce à sa diversité de paysages, la Turquie est un passionnant terrain de jeu pour les vignerons. On peut ainsi parler de Marmara, dans la région de la Thrace. Son climat méditerranéen et ses sols variés offrent un environnement idéal pour l’épanouissement de la vigne. Ce n’est donc pas un hasard si elle a été le berceau du renouveau viticole turc à la fin du XXème siècle et a vu naître de multiples domaines à l’origine de cette révolution. Autre zone incontournable, le littoral de la mer Egée réputé pour ses vins blancs empreints de pureté et fraîcheur.

Ce n’est que récemment que l’intérieur des terres a été conquis par la vigne. L’Anatolie centrale accueille ainsi des plantes en altitude, quand l’est et le sud-est représentent plus de 10% du volume national malgré des hivers rudes durant lesquels il faut protéger les ceps. Enfin, nous pouvons citer la région de la mer Noire qui propose une production confidentielle issus du cépage Narince.

Des cépages autochtones et internationaux

Comme la plupart des autres vignobles ayant vécu un retour en grâce, la Turquie abrite beaucoup de variétés internationales. La Syrah y rencontre un beau succès, tout comme le Cinsault, le Cabernet Sauvignon, le Cabernet Franc, le Merlot, le Petit Verdot et le Pinot Noir.

Néanmoins, elle se distingue également par ses cépages indigènes. En rouge, le Bogazkere délivre des cuvées fruitées et corsées aux tanins puissants, quand le Papaskarasi joue sur la souplesse, l’élégance et une trame acide intéressante.
Côté blanc, nous retrouvons le Narince. Les vins qui en découlent sont typés et se démarquent par une aptitude au vieillissement et à l’élevage en fûts. Le Sultaniye, présent dans de nombreux assemblages, apporte équilibre et vivacité. Symbole de légèreté, l’Emir est aussi délicat que parfumé. Tous composent une gamme variée qui surprendra vos papilles.

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