Vigneronne/vigneron, un métier difficile qui fait pourtant rêver

Vigneronne/vigneron, un métier difficile qui fait pourtant rêver

A la question vous faites quoi dans la vie ?, la réponse je suis vigneronne suscite l’envie : quelle chance, cela doit être super de faire du vin !. Ce métier fait aujourd’hui rêver bien des personnes, souvent en quête d’authenticité. Et pourtant, il n’est pas un long fleuve tranquille... Pourquoi n’est-il pas aisé de réaliser ses propres cuvées ?

Parce que les vigneronnes et vignerons sont à la merci de Dame Nature

Qu’y a-t-il de plus cruel que de voir le travail acharné d’une année réduit à néant en quelques heures ?

Il suffit d’une nuit aux températures négatives pour qu’une gelée printanière détruise les bourgeons en pleine croissance qui auraient dû être à l’origine de belles grappes bien juteuses, comme en avril 2021 dans la majorité des vignobles français (lire notre article Les hivers froids sont-ils bons pour la vigne ?).

En cinq minutes seulement, un orage de grêle peut lacérer les feuilles nourricières et blesser à jamais les baies de raisin, qui seront alors la cible privilégiée du botrytis (lisez notre article Les maladies de la vigne). C’est encore plus impitoyable quand celui-ci survient veille de vendanges, quand tout est prêt, comme dans le Pic Saint Loup en août 2016.

Les épisodes de gel ou de grêle sévères avaient un caractère exceptionnel à l’époque de nos grands-parents. Ils font malheureusement la une de l’actualité depuis maintenant plusieurs années. Il semblerait que leur fréquence soutenue soit amenée à perdurer dans le contexte actuel de changement climatique.

Même si certaines exploitations sont assurées, que des aides gouvernementales peuvent être débloquées, ces catastrophes naturelles mettent à rude épreuve la durabilité des domaines impactés, ainsi que le moral des vigneronnes et vignerons.

Dans un registre certes moins dramatique, mais néanmoins inquiétant, les records de températures estivales et les épisodes de sècheresse à répétition, engendrent des symptômes de stress hydrique préjudiciables à la quantité et à la qualité de la récolte.

Parce qu’il y a une multitude de métiers dans ce métier

Quand on est vigneronne ou vigneron, on ne tombe jamais dans la routine ! Il est vrai que si vous choisissez ce métier, vous n’aurez jamais une relation de vieux couples avec votre bouteille préférée. Cependant, la multiplicité des compétences demandées est parfois déroutante.

Il vous faudra être technicien de la vigne, œnologue, commercial, responsable export, community manager (lisez notre article Instagram, le réseau social pour winelovers), comptable, chargé œnotourisme...

A part certains châteaux, des vignobles à forte notoriété, des domaines d’envergure, la plupart des exploitations n’ont pas la possibilité de faire appel à des conseillers de renom ou d’avoir un organigramme bien ramifié.

Il n’est pas toujours évident de jongler entre les différentes activités, c’est ce qui fait le charme, mais aussi les difficultés du métier...

Parce qu’il est compliqué de lever le pied

Les journées s’enchaînent, ne se ressemblent pas, et ne sont jamais assez longues pour tout effectuer.

La multiplicité des tâches entraîne une charge de travail conséquente, des missions qui se chevauchent dans le temps, laissant peu de répit aux vigneronnes et vignerons.

Il faut bien évidemment suivre le rythme de la vigne : la tailler pendant qu’elle est en phase de repos hivernal, la protéger et la guider dès son débourrement, entretenir ses sols, la vendanger.

Parallèlement à cela, les vins qu’elle a engendré demandent une attention particulière : de tous les instants pendant la vinification, plutôt hebdomadaire durant l’élevage, créative lors des assemblages, stressante pour les mises en bouteille.

Sans négliger la relation client : animer les réseaux sociaux, participer à des salons, organiser des dégustations, des évènements, à des plages horaires où les consommateurs sont disponibles, donc plutôt le weekend.

Parce que le contexte actuel est difficile

Crise sanitaire, hausse des coûts de production, délais à rallonge pour certaines fournitures, marchés difficiles en France et à l’export, contraintes règlementaires, lourdeurs administratives..., La filière vin a toujours subi des difficultés, des crises qui l’ont poussé à se réinventer, mais parfois en y laissant des plumes...

Vous l’aurez compris, la vie de vigneronne/vigneron, bien loin d’un fleuve tranquille, est portée à bout de bras par la passion qui l’anime...

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