Viticulture : zoom sur les couverts végétaux

Viticulture : zoom sur les couverts végétaux

Quand les rangs de vigne sont revêtus d’un joli manteau vert digne d’un jardin à la française, ce n’est pas pour épater la galerie, mais pour faciliter la vie. Qu’entend-on par couverts végétaux en viticulture ? Pourquoi sont-ils bénéfiques ? Quelles sont leurs limites ?

Qu’entend-on par couverts végétaux en viticulture ?

D’une façon très schématique, il s’agit de faire pousser de l’herbe entre les rangs de vigne, jusqu’à ce qu’elle les recouvre. Cependant, ce n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît...
Un couvert végétal digne de ce nom est mûrement réfléchi afin qu’il soit favorable à notre culture préférée : le choix des espèces à implanter, la période de semis, leur maîtrise...

Les couverts végétaux nourrissent la vigne

Ils sont aussi appelés engrais vert parce qu’ils agissent comme des fertilisants naturels, évitant ainsi les apports d’engrais et le passage des tracteurs.
La fertilisation azotée est primordiale en viticulture, elle est essentielle à la croissance de la plante (lire notre article sur le cycle de la vigne), à la qualité des raisins, et même à celle des moûts.
Les légumineuses ont la capacité à restituer l’azote de l’air dans le sol. Ainsi, les parcelles couvertes de trèfle ou de féverole voient leurs besoins en cet élément nutritif comblés.

Les couverts végétaux prennent soin des sols...

Les racines de ces végétaux jouent un rôle essentiel dans l’aération et la structuration des sols. Elles améliorent leur perméabilité, leur portance, limitent l’érosion en cas de fortes pluies.
De plus, elles participent à la création d’un véritable écosystème, riche de sa biodiversité : prolifération d’insectes, acariens, vers de terre, micro-organismes responsables de l’humification, source de matière organique, donc d’azote. Bref, la boucle est bouclée !

... et ils évitent l’utilisation d’herbicides

Les couverts végétaux agissent comme des compétiteurs vis-à-vis des herbes préjudiciables à la culture de la vigne, les adventices, en étouffant leur développement.
Certaines, comme l’avoine d’hiver, ont même un effet allélopathique. Elles sécrètent des composés inhibant la germination de ces « indésirables, évitant ainsi l’utilisation d’herbicides (lire notre article Pourquoi le glyphosate est-il encore d’actualité ?).

Les limites des couverts végétaux

Les légumineuses restituent de l’azote facilement assimilable par la vigne. Toutefois, en quantité trop importante, celui-ci engendre une pousse excessive, des rendements importants, et favorise le développement du botrytis (lire notre article sur les maladies de la vigne).
Les graminées, comme l’avoine, sont très performantes en termes de structuration du sol et de limitation des adventices. Cependant, elles peuvent concurrencer la vigne au niveau de son alimentation en eau et en azote.

Les couverts végétaux méritent d’être raisonnés en associant plusieurs espèces ayant des caractéristiques complémentaires, en effectuant une tonte quand leur hauteur devient trop importante, et même parfois en les détruisant au printemps avant l’arrivée des fortes chaleurs (lire notre article : Comment raisonne-t-on l'enherbement de la vigne ?).
De surcroît, l’humidité qu’ils procurent peut entraîner une baisse de température au niveau des bourgeons, et ainsi augmenter les risques de gelées printanières.

En fait, les couverts végétaux sont comme une bonne fée, quand on réussit à les maîtriser...

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