Comment se reproduit la vigne ?

Comment se reproduit la vigne ?

A l'heure où la floraison s'épanouit dans les vignobles, en diffusant le parfum unique des fleurs de la vigne, il serait peut-être temps de se demander comment se reproduit notre plante pérenne préférée ?

La floraison de la vigne est une étape clé dans la réussite du millésime à venir. Elle est à l'origine des futures baies, qui vont se développer pour former les belles grappes de raisin. C'est un moment délicat, soumis aux facteurs climatiques et aux attaques des maladies cryptogamiques.

Une période chargée pour les vigneronnes et vignerons, qui s'escriment à maîtriser l'enherbement de leurs sols (voir billet : Viticulture, comment raisonne-t-on l'enherbement de la vigne ?), à réaliser les travaux en vert (voir billet : Les travaux en vert de la vigne) et à lutter contre les champignons phytopathogènes (oïdium, mildiou).

La floraison de la vigne se déroule de mi-avril à juin selon les vignobles. Elle dure une dizaine de jours.
Les fleurs, de petites tailles (3 à 4 mm) sont regroupées en inflorescence. Il peut y en avoir jusqu'à quelques milliers par inflorescence.

Les fleurs typiques de Vitis vinifera, l'espèce regroupant la grande majorité des cépages cultivés dans le monde, sont hermaphrodites. C'est-à-dire qu'elles renferment à la fois les organes reproducteurs mâles (les étamines) et femelles (le pistil). Leur fécondation s'effectue donc au sein d'une même fleur, sans l'intervention des insectes pollinisateurs. Le pollen, libéré sous la forme de petit nuage, féconde le stigmate de la fleur concernée et le tour est joué !

Mais certaines exceptions ou accidents compliquent parfois la chose...

Il y a quelques rares cépages, comme le croate Grk que l'on retrouve sur l'île de Korcula (voir billet : A la découverte des vins de Croatie), qui sont uniquement femelles. Ils nécessitent alors la plantation de variétés pollinisatrices (avec des organes reproducteurs mâles) au sein de la même parcelle.

Si tout se passe bien, la grande majorité des fleurs sont fécondées et se transforment en fruits. C'est la nouaison.
En cas de températures trop fraîches, de pluies, de stress hydrique, ou de maladies physiologiques (carences en oligo-éléments), un nombre important de fleurs ne sont pas fécondées et tombent au sol. C'est la coulure.
Leur fécondation peut aussi s'avérer imparfaite, entraînant la formation de petites baies qui ne grossiront jamais. C'est le millerandage.

En conclusion, la vigne a besoin d'être en forme, mais ne nécessite pas de partenaire idéal pour se reproduire...

Source : Biologie et écologie de la vigne, 2e édition, Pierre Huglin et Christophe Schneider, Tec Doc Editions.

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