La vigne peut-elle attraper des virus ?

La vigne peut-elle attraper des virus ?

Vous savez que la vigne peut être contaminée par des champignons responsables du mildiou ou du botrytis, qu’elle est susceptible d’être attaquée par des ravageurs comme les vers de la grappe, mais peut-elle attraper des virus ? La réponse est oui !

La vigne peut attraper non moins d’une cinquantaine de virus différents. Heureusement, seulement quelques-uns entraîneront des dommages significatifs sur la quantité et la qualité de la récolte.

Quels sont les principaux virus de la vigne ?

Le plus méchant est incontestablement le court-noué. Une maladie de dégénérescence et de dépérissement de la vigne qui est due non pas à un, mais à une dizaine de virus du genre Nepovirus.
Les ceps touchés se retrouvent atrophiés, avec des rameaux raccourcis, des feuilles déformées et petites qui prennent une couleur jaune, une diminution du nombre et de la taille des grappes.

L’enroulement viral est lui aussi la résultante de plusieurs virus, nommés GLRaV. Les vignes atteintes voient leurs feuilles s’enrouler vers le sol alors que leurs nervures prennent une teinte rouge pour les cépages noirs et jaune pour les blancs.

D’autres virus, moins dommageables, sont à l’origine du complexe du bois strié, identifiable par des striures creusées dans le bois sous l’écorce des ceps.

Comment les virus de la vigne se transmettent-ils ?

Ils sont principalement transmis par le matériel végétal qui sert à la multiplication de la vigne (bouturage, greffage). Les plants de vigne sont alors déjà infectés avant la plantation et exprimeront les symptômes que bien plus tard au cours de la croissance de la plante.

Dans le cas du court-noué, le virus est aussi véhiculé par un vecteur présent dans le sol, un petit ver appelé nématode, qui se nourrit sur les racines et contamine ainsi les ceps à proximité (contamination par tache).

Quelles sont les conséquences au vignoble ?

Les conséquences peuvent être très importantes !

Les feuilles endommagées ne sont plus aptes à assurer la photosynthèse, c’est-à-dire à faire mûrir les raisins (voir notre article Comment sait-on qu'un raisin est mûr ?), engendrant de lourdes pertes qualitatives sur la vendange (diminution des teneurs en sucre et en anthocyane).

Au niveau quantitatif, le rendement de la parcelle se trouve largement diminué.
Le court-noué peut même provoquer une dégénérescence conduisant à la mort du cep, puis à l’arrachage prématuré d’une parcelle.

Quelles sont les méthodes de lutte ?

Il n’y a pas de méthode de lutte directe contre les viroses de la vigne, elles sont incurables. On ne peut pas soigner une souche malade avec un traitement curatif.
Il s’agit juste d’éviter que la plante soit infectée en amont de sa plantation en s’assurant que les jeunes plants soient sains, d’éliminer les vecteurs et d’essayer de limiter la propagation en cas d’apparition de la virose (arrachage du cep).

Les pépiniéristes, en charge de la production des plants de vigne, mettent en place une sélection sanitaire rigoureuse en utilisant des tests de dépistage des virus.

La lutte contre les nématodes du court-noué s’effectue en laissant reposer une parcelle arrachée préalablement infectée pendant plusieurs années (5 ans minimum) et en éliminant les anciennes racines restées dans la terre (défoncement du sol).

La vigne est à la fois robuste et sensible, c’est ce qui fait son charme...

Pour en savoir plus, voir nos articles :
Les ravageurs de la vigne
Les maladies de la vigne

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