Les ravageurs de la vigne

Les ravageurs de la vigne

Les ravageurs de la vigne sont en grande majorité des insectes. Les vigneronnes et vignerons frémissent encore à l'évocation du Phylloxera, qui dévasta les vignobles français et européens au XIXème siècle (pour en savoir plus, Le phylloxera, qu'est-ce que c'est ?). Bien que ce dernier ne cause heureusement plus de problèmes, d'autres subsistent encore... Qui sont-ils ?

Les vers de la grappe

Les vers de la grappe, ou tordeuses de la grappe, appartiennent à l'ordre des lépidoptères (ou papillons). Deux espèces principales sont présentes en France, Eudémis et Cochylis, à des proportions variables selon les régions.

Leurs dégâts sont uniquement dus aux chenilles, qui se nourrissent des boutons floraux (formation de glomérules entourés de soie), puis perforent les baies de raisin en cours de maturation.
La difficulté majeure concernant la lutte contre ces ravageurs est qu'il peut y avoir jusqu'à 4 générations par saison (dans les vignobles méridionaux) et que même si les deux premières générations ne sont quasiment pas visibles, les suivantes peuvent être explosives.

L'autre inconvénient de taille est que ces perforations constituent de nombreuses portes d'entrée au redoutable botrytis de la vigne (pour en savoir plus, voir billet Le botrytis de la vigne, Dr Jekyll ou Mr Hyde ?).

Une méthode de lutte biotechnique, respectueuse de l'Homme et de l'environnement, permet cependant de lutter efficacement contre les vers de la grappe, la confusion sexuelle. Il s'agit de saturer les parcelles de phéromones synthétiques identiques à celles produites par les papillons femelles, afin que les mâles soient déboussolés et ne retrouvent donc pas chaussure à leur pied pour s'accoupler.

Les cicadelles

Les cicadelles sont des insectes piqueurs-suceurs appartenant à l'ordre des homoptères (comme les cigales). Un joli nom chantant pour le vecteur d'une maladie redoutable, la flavescence dorée...

Son développement est le résultat d'un concours malheureux de circonstances. La rencontre entre un vecteur, une cicadelle (Scaphoideus titanus), accidentellement importée d'Amérique du Nord, et un phytoplasme responsable de la maladie, qui se trouvait dans des plantes sauvages avant de contaminer les vignes.
Il suffit qu'une cicadelle pique une plante malade pour qu'elle soit porteuse du phytoplasme et donc apte à contaminer d'autres ceps.

L'épidémie s'est rapidement répandue en France dans les années 90. C'est une maladie de quarantaine (Directive Européenne 2000/29/CE), incurable, soumise à une lutte obligatoire : arrachage des ceps, ou des parcelles (si plus de 20% des ceps sont atteints), lutte insecticide contre la cicadelle.

Cette lutte collective et les nombreuses campagnes de prospection ont réussi à limiter son développement.

Il existe deux autres cicadelles, la verte (ou cicadelles des grillures) et la pruineuse, qui provoquent des attaques très localisées, lors de conditions particulières.

Les acariens

Il y a plusieurs espèces d'acariens phytophages de la vigne : l'érinose, l'acariose, les acariens rouges, jaunes et tisserands.

Les auxiliaires naturels de la vigne, dont font partie les typhlodromes (des acariens prédateurs), suffisent dans la grande majorité des cas à maintenir les populations et les attaques. Les interventions spécifiques sont aujourd'hui très rares.

Pour en savoir plus sur les maladies de la vigne, cliquez ici.

L'obtention de beaux raisins résulte d'un équilibre périlleux entre plusieurs facteurs : la capacité de la vigne à se défendre, son intégration dans un écosystème, les conditions climatiques et la main de l'Homme.

Lisez aussi notre article La vigne peut-elle attraper des virus ?

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