Cépages corses : le Sciaccarellu

Cépages corses : le Sciaccarellu

Bienvenue en Corse ! Celle que l’on surnomme l’Île de Beauté est aussi riche en paysages envoûtants qu’en vins qui valent le détour. Sur ces terres ensoleillées, on privilégie des cépages autochtones aux qualités organoleptiques certaines. Partons à leur découverte en commençant par le Sciaccarellu.

Un cépage noir et croquant

On peut l’écrire Sciaccarellu ou Sciaccarello, et le préfixe sciacca, dont est issue cette variété noire, fait référence au croquant de ses raisins. On la reconnaît à ses grandes grappes compactes aux baies de taille moyenne. La peau est d’une couleur profonde, un noir violacé envoûtant. Elle est réputée résistante à la plupart des maladies, toutefois la peau des baies a tendance à se flétrir une fois à maturité, ce qui ne rend pas sa culture aisée. Très présente sur l’île, elle participe à la quasi-totalité des appellations rouges et rosés, à l’exception de Patrimonio. Mais elle s’épanouit tout particulièrement dans la région d’Ajaccio. De Sartène à Figari, en passant par Porto-Vecchio, elle profite d’arènes granitiques et de coteaux escarpés, son terroir de prédilection. Ces zones mêlant sécheresse et chaleur sont parfaitement adaptées à son développement.

Un flétrissement des baies décisif

Car en Corse, le climat méditerranéen règne en maître. Il est imprégné d’une délicieuse douceur et berce les vignes, ne les laissant que rarement à la merci des précipitations. Les ceps côtoient souvent directement la mer Méditerranée, qui leur offre alors des vents et brises marines responsables de notes salines et iodées dans les vins. Ajoutez à tout cela des sols drainants et vous obtenez les conditions idéales pour emmener le Sciaccarellu à maturité optimale.

Tous ces avantages, les vignerons les mettent à profit lors de la conduite des vignes. Ils ont à cœur de valoriser les spécificités de leurs parcelles et ce cépage local. Entre littoral azur baigné de soleil et reliefs montagneux, la Corse est une terre de contrastes capable de produire des crus aussi divers que réussis. Le Sciaccarellu apprécie ces vignobles d’altitude, ce lien fort se ressent d’ailleurs à travers son autre nom : Montanaccio. Ils permettent de maîtriser le flétrissement de ses raisins, qui arrive alors plus lentement. On le cultive avec précision, sa capacité à passer d’un état de sous-maturité à un état de surmaturité pouvant en surprendre plus d’un. Petit à petit, on l’observe pour définir le moment où il délivrera le plus bel équilibre, généralement au tout début de ce fameux flétrissement.

Vivacité et complexité aromatique

En rouge, la dégustation répond à toutes ses promesses. Derrière une robe à la teinte peu soutenue se cache un nez original dont on adore la complexité. Difficile de résumer en peu de mots sa richesse aromatique. D’un côté, les fruits. Les fruits rouges d’abord, le cassis, la cerise et la framboise en tête. De l’autre, les épices avec des notes marquées de poivre et une pointe de cannelle. Et pour ponctuer tout cela, une myriade de parfums. Les amandes rencontrent les fleurs du maquis, le café, le tabac, la réglisse, ou encore le cuir. Sans oublier des touches gourmandes de caramel et de fumé. La bouche est élégante, caractérisée par une structure légère et un joli équilibre. Elle est délicate, toute en souplesse et en rondeur. On perçoit les bénéfices du flétrissement, la perte en eau occasionnée concentrant les sucres et acides. Finesse et charpente au rendez-vous.

En rosé, il se fait charmeur et résolument séduisant. On l’y retrouve associé à d’autres variétés auxquelles il apporte sa vivacité et sa fraîcheur. Le bouquet est remarquable, dominé par les fruits rouges tels que la framboise, la groseille et le cassis, mais aussi les fruits exotiques, les fleurs et les épices. Dès les premières gorgées, on décèle une trame acide synonyme de potentiel de garde. Toute l’énergie méditerranéenne au sein d’un flacon.

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