Israël : une découverte viticole historique

Israël : une découverte viticole historique

Près de la ville de Yavné, en Israël, les archéologues ont découvert le plus vaste site de production de vin de la période byzantine. Selon les premières expertises, et les fouilles qui ont débuté il y a deux ans, l’ensemble industriel, construit il y a environ 1500 ans, pouvait produire près de deux millions de litres de vin par an. Gigantesque !

Le monde de l’archéologie est en émoi depuis quelques jours car la découverte est unique et historique. Après deux ans de fouille dans le cadre du développement de la ville de Yavné, à 30 kms au sud de Tel Aviv, les archéologues de l’Autorité des Antiquités d’Israël (AAI) ont mis à nu le plus grand site de production de vin de la période byzantine. Nous avons été surpris de tomber sur une usine très sophistiquée qui était utilisée pour produire du vin en quantité commerciale. Les calculs de la capacité de production des pressoirs montrent qu’environ 2 millions de litres de vin étaient commercialisés chaque année sur ce site, alors que l’ensemble du processus était effectué manuellement, ont déclaré les directeurs des fouilles dans un communiqué. Cinq pressoirs, deux énormes cuves octogonales et quatre grands entrepôts ont été révélés en même temps que des centaines de fours pour cuire les amphores en argile dans lesquelles le vin était stocké.

Le vin de Gaza populaire jusqu’en Occident

Il y a 1500 ans, Yavné était en vérité le premier producteur au monde du célèbre vinum gazetum. Ce produit était connu sous le nom de vin de Gaza et d’Ashkelon en référence aux ports voisins d’où il était exporté. Il s’agissait d’un vin blanc doux, assez sucré, voire ambré et oxydé à l’image de la majorité des vins antiques, et très prisé, généralement stocké dans des amphores allongées au style caractérisé appelées jarres de Gaza.

Des témoignages littéraires nombreux montrent la notoriété de ces crus appréciés jusqu’en Occident, en Gaule surtout, mais aussi en Afrique, en Italie et en Espagne. Le précieux nectar a notamment été servi lors du couronnement de Justin II à Constantinople en 566. A cette époque, la prospérité économique passait forcément par l’agriculture et plus particulièrement par la viticulture. On la retrouvait parfois même dans des zones qui ne lui étaient pas favorables comme les dunes de sables au sud de Gaza et les alentours désertiques d’Halutza dans le Néguev.

Un vin utilisé dans la sphère religieuse et en médecine

C’est dans cette ville qu’en 2015, une poignée de pépins de raisin carbonisés vieux de 1500 ans avait été découverte lors de fouilles conjointes de l’Université de Haïfa et de l’AAI. L’étude de ces 10 000 semences des villages viticoles du Néguev avait démontré comment la peste, le changement climatique et la crise socio-économique avaient opéré le déclin de la viticulture du Néguev.
Par ailleurs, il est avéré que les vignerons vendaient ce vin à des prix assez élevés pour l’époque et que ce dernier avait multiples vertus. Là encore, les écrits parlent et plusieurs textes relatent que la popularité des vins du sud de la Palestine était la somme de plusieurs facteurs : sa qualité gustative évidemment, son utilisation dans un cercle culturel religieux comme vin de messe et ses propriétés médicinales.

Un site de pressage vieux de plus de 2300 ans

Dans une vidéo publiée sur le site de l’AAI, Jon Seligman, le directeur des recherches, précise également que ce vin de gaza, en grande partie exporté depuis la Terre Sainte, était également prisé par la population locale. Adultes et enfants l’utilisaient comme une boisson saine car l’eau de l’époque était souvent contaminée. Parfois, le vin, à l’image d’un sirop, était ajouté à l’eau pour améliorer sa buvabilité. Sur place, un site de pressage de vin, vieux de plus de 2300 ans, a également été découvert lors de fouilles. Les archéologues parlent d’une continuité de l’industrie du vin sur le site sur plusieurs siècles. A terme, le fameux site, désormais totalement préservé, devrait être aménagé en parc archéologique dans le cadre d’un programme touristique.

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