Vin et fromage : le Gruyère

Vin et fromage : le Gruyère

Si la France est sans conteste le pays roi des fromages, elle est loin d’être la seule à en produire. Aujourd’hui, je vous donne rendez-vous en Suisse pour tout savoir du Gruyère, ce délice à la pâte ferme que l’on aime croquer seul ou avec une tranche de pain croustillante. Et surtout savoir avec quelles cuvées le servir !

Cela fait des siècles que l’on élabore ce mets authentique aux saveurs typiques. En effet, on en trouve les premières traces dès 1115. Dans la ville de Gruyère, qui lui a donné son nom, et ses alentours, les fromageries traditionnelles sont légion. Le saviez-vous ? Il faut environ 400 litres de lait cru pour fabriquer une meule, car celle-ci pèse près de 35 kilos. Un format impressionnant et un processus de création qui l’est tout autant. Il bénéficie d’une longue période de maturation pendant laquelle il est régulièrement retourné et frotté avec de l’eau salée. Résultat, un goût fruité plein de douceur et de tendresse. A déguster à tout moment et sous toutes les formes, comme au cœur d’une fondue, célèbre plat réconfortant dont il est l’un des ingrédients phares. Et côté vin, que choisir ?

Le Gruyère avec un vin blanc montagnard

On aura tendance à éviter les vins rouges, dont les tanins pourraient effacer le fruité caractéristique du Gruyère. Jouez sur un accord (presque) local en privilégiant des flacons venus de régions montagneuses, comme lui. Direction la Savoie, vignoble qui recèle de crus de cet acabit. Misez sans hésiter sur un Arbois aux fragrances de noix sèche et de pomme verte. Ici, le Savagnin se révèle opulent, équilibré et d’une superbe longueur en bouche.
Une Roussette de Savoie, avec ses notes de noisette et de noix, apportera une autre dimension à ce mets. Agréable, franche et d’une fraîcheur remarquable, elle lui enlèvera aussi un peu de lourdeur.
Ou encore un Chignin-Bergeron complexe. La citronnelle rencontre l’abricot et la pêche. Bouquet ample et palais riche et persistant au rendez-vous.

Un Vin Jaune du Jura sera également du plus bel effet pour surprendre vos papilles. Ce nectar unique est vieilli 6 ans et 3 mois en fûts de chêne sans ouillage. Cela signifie qu’on ne remplace pas la partie du vin qui s’évapore, que l’on appelle la part des anges. Un voile de levures se forme alors à la surface et lui confère un bouquet étonnant. Quelques inspirations seulement et on est séduit par son intensité. La noix fraîche se mêle aux épices douces, aux fleurs et aux fruits secs. Puissant, structuré et équilibré, il s’oppose avec brio au Gruyère mais ne l’efface jamais. Un combat de titans.

De la matière avec le Gruyère

Vous pouvez aussi parcourir les vignobles français pour dénicher des pépites blanches capables de venir envelopper ce fromage puissant. Dans le Sud-Ouest, un Irouléguy. Des fleurs blanches, des fruits exotiques et beaucoup de fraîcheur aromatique.
En Bourgogne, un Meursault. Appellation prestigieuse au cœur d’une illustre région. Le Chardonnay y est particulièrement mûr et gorgé de soleil. La palette évoque l’aubépine, le citron, la mangue, l’abricot, la noisette, le tilleul, le beurre et l’amande. Une complexité assumée que l’on retrouve en bouche. On adore sa texture soyeuse, sa corpulence et son incroyable persistance. Un mariage inoubliable.

Dernière possibilité, un Alsace Pinot Gris. D’une élégance rare, il combine des parfums de sous-bois, de miel, de champignon et de fumé. Aussi déstabilisant que succulent. Mais c’est lors de la suite de la dégustation qu’on décèle vraiment son potentiel. L’acidité est présente mais discrète, laissant place à une opulence qui le rend terriblement gourmand. Équilibré, structuré et d’une très belle longueur.

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